Le projet Symbiosium (Cosmogonies Spéculatives) réunit artistes, penseurs, créateurs rassemblés autour de démarches artistiques qui sondent la question du vivant, de sa temporalité réductible, la question de la structuration de la réalité et des récits qui la virtualisent. L’exposition est conçue comme un véritable laboratoire de création et d’idées proposé à tous les publics pendant 7 semaines inédites, évolutives, immersives, performatives et participatives pour éprouver une vision du monde comme le lieu d’une création collective de la parole et de la pensée entre toutes les communautés des êtres vivants : le symbiosium. 7 semaines pour « freaktionnaliser et décoïncider la réalité » selon l’expression de Stéphanie Pécourt, directrice du Centre Wallonie-Bruxelles/Paris.
‘Microbial Ancestors’ and the poster of the exhibition ‘Symbiosium, Cosmogonies Spéculatives’
C’est en étudiant le lichen que le botaniste et microbiologiste Anton de Bary, au 19ème siècle, formule l’hypothèse que celui-ci est un symbiote, une association mutuelle et bénéfique entre une algue et un champignon. Cette hypothèse est raillée, moquée, sans doute parce qu’elle est aux antipodes des conceptions majoritaires de la biologie de l’évolution qui n’envisagent le vivant qu’à travers les prismes du parasitisme et de la prédation. Avec l’intuition d’Anton de Bary, c’est une histoire parallèle et minoritaire de la compréhension de la vie sur terre, à rebours des certitudes et mythes fondateurs de la modernité, qui commence à s’écrire. Aujourd’hui, la symbiose irrigue pensées, pratiques et imaginaires et nous introduit à un dialogue sensible avec le vivant dans toutes ses étendues et ses ramifications. Le symbiosium, néologisme inspiré du symposium de la Grèce antique, aspire quant à lui à devenir le lieu d’une création collective entre toutes les communautés des êtres vivants. La figure du symbiosium est la spirale, ses acteurs sont des algues, champignons, coraux, plantes, animaux et micro-organismes.