Rencontre Art|Science. La Grange, UniLausanne. (avril 2022)

La Grange propose une soirée de rencontres et de discussions pour explorer le lien entre les arts et les sciences et les collaborations possibles entre chercheurexs et artistes. Quel est l’historique de ces relations ? Comment cette approche peut-elle bénéficier des changements sociétaux actuels ? Quels en sont les développements possibles?
Une vingtaine d’intervenantexs chercheurexs et artistes partageront des apports théoriques et retours d’expériences au sein d’un dispositif décontracté et joyeux qui laissera une large place à la discussion. C’est autour d’un verre et d’un repas léger offerts par le théâtre que se dessineront, avec les spectateuricexs, de nouveaux territoires en commun à la croisée des sciences et des arts.

Intervention Anne Marie Maes:
AnneMarie Maes est une artiste et une chercheuse. Elle crée des œuvres d’art qui stimulent le changement social et introduisent un nouveau type d’esthétique dans lequel le non-humain a également une voix. Pour nombre de ses projets, elle utilise des technologies DIY qu’elle développe en collaboration avec des fab labs et des laboratoires universitaires. Elle mène une recherche approfondie sur de nouveaux biomatériaux à base d’algues et de bactéries. Ses explorations se traduisent par trois projets artistiques à long terme : Connected OpenGreens, Bee Agency et the Laboratory for Form & Matter.

presentation

Il est désormais bien admis que l’écosystème qui assure la subsistance de notre vie humaine est gravement menacé. L’une de ces menaces est la survie de l’abeille domestique, dont nous dépendons de manière cruciale pour la pollinisation. Mon projet ‘Intelligent Guerrilla Beehive’ recherche des solutions durables à la frontière de l’art et de la science. Son objectif est double. L’intérieur de cette ruche sur mesure offre un refuge sûr adapté aux besoins d’une colonie d’abeilles, comme si elles vivaient dans la nature. Une cohabitation avec des bactéries symbiotiques a une influence positive sur leur système immunitaire. L’extérieur de la ruche est un biocapteur qui interagit avec l’environnement. Un biofilm bacteriel mesure la pollution des champs de butinage autour de la ruche en changeant de couleur lorsqu’un seuil spécifique est dépassé, car les bactéries changent leur état interne (et donc externe) en fonction des degrés de pollution atmosphérique qui leur causent du stress. Le biofilm qui enveloppe la ruche va donc refléter les informations sur l’état de l’environnement, par exemple par des changements de lumière, de couleur ou de texture, de sorte que ce revêtement devient une “peau sensorielle”.